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[AumĂ´n’s de Paris] PrĂ©sentation de la thĂ©ologie du corps de Jean-Paul II par Yves Semen

A la paroisse Saint-Gervais de Paris a eu lieu le 15 Novembre 2013 une confĂ©rence d’Yves Semen sur la thĂ©ologie du corps Ă  laquelle la Biffutière a participĂ© :

I. LE GENDER

Par opposition au sexe, le genre est quelque chose de « ressenti », de « choisi ». Les philosophies du genre mettent en avant le fait que les rôles des sexes sont différents selon les cultures. Elles se réclament de la sociologie et de Simone de Beauvoir entre autres. Pour ces philosophies, la dualité sexuelle est abusive et contraignante, car le sexe est imposé du dehors en fonction du sexe biologique. « J’ai le droit et le devoir, pour être libre, de baser mon orientation sexuelle sur mon choix », sans aucunes racines (!). Le sexe biologique n’a aucune réalité, et selon la « Weird Theory » de Butler, l’hétérosexualité ne devrait pas être la norme.
On a donc une nouvelle anthropologie (conception de l’homme), dans laquelle toutes les orientations sexuelles se valent ; elles sont évolutives, et sont le fruit d’un choix personnel. Le sexe résulte donc d’un choix, c’est une donnée transformable à volonté (transsexuels, …).
Les philosophies du genre font un parallèle entre cette « oppression sexuelle » et l’oppression bourgeoise de Marx : va-t-on arriver à une « lutte des sexualités » ? Elles constituent donc un rejet de l’hétérosexualité comme la constitution de l’humanité.

II. LA THÉOLOGIE DU CORPS DE JEAN-PAUL IIla-sexualite-selon-jean-paul-ii-115819-250-400

Élaborée par le pape Jean-Paul II il y a trente ans, la théologie du corps comme
nce par une interprétation du livre de la Genèse comme texte révélé (et non texte sacré) : elle est la révélation du projet de Dieu pour l’Homme. Dans la Genèse, ce dernier fait une triple expérience :
1. Celle de la solitude originelle,
2. Celle de l’unité originelle,
3. Celle de la nudité originelle.

1. L’expérience de la solitude originelle :

De la bouche même de Dieu, « il n’est pas bon que l’Homme soit seul ». Dieu donne le droit à l’homme de donner un nom à tous les animaux de la Terre, et en faisant cela, l’homme se trouve à la recherche de la définition de lui-même. Deux conclusions peuvent être tirées de cette constatation. Une positive : l’homme prend conscience de sa supériorité et de la place particulière que Dieu lui a donnée. Une négative : l’homme découvre qu’il n’a pas « d’aide assortie ». La femme apparaît comme l’interlocuteur adéquat, à qui il peut se donner. Avec la création de la femme, l’homme découvre le sens de son existence : il est fait pour le don de lui-même. L’altérité homme/femme participe à la création finale de l’Homme par Dieu. En ce sens, la femme est donc l’achèvement de la création de l’Humanité.

2. L’expérience de l’unité originelle :

Le texte de la Genèse nous dit que la femme est tirée de la côte de l’Homme, et que par la femme, l’homme découvre sa raison de vivre. Elle est « L’os de mes os, la chair de ma chair ». Que veut dire cette formulation curieuse ? Son sens se trouve dans la signification hébraïque des mots « os » et « chair ». Les os donnent à l’homme sa cohésion physique, et sont au plus profond de lui : ils représentent l’intimité de l’être, ils sont ce qui détermine la personne. La chair représente l’unité du corps et de l’esprit, qui, dans la pensée juive, ne sont pas dissociés. L’expression « Os de mes os, chair de ma chair » évoque donc l’admiration et l’émerveillement de l’homme devant la femme, que l’on retrouve dans le Cantique des cantiques.
La femme n’est pas le fruit de la conquête de l’homme. Elle est un don de Dieu à l’homme (cf. Proverbes 18,22), lequel découvre la signification de son humanité.
Contemplation jubilatoire du corps de l’autre.
L’homme est en communion avec Dieu et est l’image de Dieu par son union avec la femme, pas par ses efforts spirituels. « Le corps révèle l’Homme », Jean-Paul II.

3. L’expérience de la nudité originelle :

La fonction du sexe est constitutive de la personne, et pas uniquement un de ses attributs : nous ne sommes pas libres des stimuli somatiques, qui montrent que l’Homme est appelé à être image de Dieu. Le corps est seul révélateur de la divinité.

III. CONCLUSION

Ce qui précède révèle la signification sponsale du corps (destiné à s’unir à un autre, un autre unique), qui ne peut se connaître que dans le don de lui-même, et l’affirmation de la personne dans l’acceptation du don.
L’homme trouve son accomplissement dans le don sincère de lui-même. Attardons nous sur la signification du mot sincère pour mieux comprendre ce concept du don. Sincère vient du latin sine cera, littéralement « sans cire », appellation qui caractérisait le miel sans cire, non frelaté, dont on faisait le commerce dans l’Antiquité. Un don « sincère » est donc un don sans tricherie, sans calcul, sans dissimulation et sans réserve à l’autre.
Dans les philosophies du gender, l’Homme revendique le pouvoir de s’auto-définir (par le choix de son sexe par exemple,), autrement dit, il s’empare de la connaissance du Bien et du Mal dans une ultime révolte contre Dieu.
L’Église a donc une leçon d’humanité à porter au monde, et est un garde-fou contre les dérives déshumanisantes des sociétés.

POUR ALLER PLUS LOIN :

+ Yves Semen : éléments biographiques

Yves Semen est nĂ© en 1958, mariĂ© et père de huit enfants. Il est fondateur de l’Institut de ThĂ©ologie du Corps (ITC) qui vise a promouvoir largement ce qui demeurera l’enseignement majeur et le plus novateur de Jean-Paul II. Il intervient par ailleurs rĂ©gulièrement depuis une vingtaine d’annĂ©es pour des entreprises françaises etphoto-yves-semen suisses comme confĂ©rencier et formateur en Ă©thique sociale et des affaires et en management dĂ©cisionnel.En 2004, il a participĂ© Ă  la fondation de l’Institut Philanthropos (Fribourg-Suisse) qu’il a dirigĂ© jusqu’en 2012.

Conquis par l’audace et la nouveauté de la pensée du pape Jean-Paul II dans ses catéchèses sur la Théologie du corps, il a cherché à contribuer à la faire connaître au grand public en publiant notamment La sexualité selon Jean-Paul II (Ed. Presses de la Renaissance 2004), puis La spiritualité conjugale selon Jean-Paul II (Ed. Presses de la Renaissance 2010), et tout récemment La préparation au mariage selon Jean-Paul II et la Théologie du corps (Ed. Presses de la Renaissance 2013).

La publication de ces ouvrages lui a valu d’être appelé à donner en Europe et au Canada plus de 250 conférences et sessions de formation sur le sens chrétien du corps et de la sexualité auprès d’un public de plus de 20.000 personnes

+ Ressources :

https://institutdetheologieducorps.org/

https://www.theologieducorps.ch/