RSS
Vous êtes ici : La Biffutière » Evénements gadzarts » A l’origine des Rencontres Gadzarts Chrétiens, les Conciles Gadz’Arts

A l’origine des Rencontres Gadzarts Chrétiens, les Conciles Gadz’Arts

A l’approche de la prochaine RGC 2017, nous souhaitons mettre en lumière, au travers de cet article, l’origine de cette rencontre annuelle des étudiants catholiques des Arts & Métiers. L’appellation « Rencontre Gadzarts Chrétiens » n’est apparue que récemment ; ces rencontres se dénommaient alors « Conciles Gadz’Arts ». 

A une certaine époque (années 50-60) le terme de concile s’appliquait facilement à des assemblées d’étudiants, tout à fait comparables à nos RGC. Ce mot « Concile » était bien pris en référence à ceux de l‘Eglise.

(Merci à Don Martin Panhard, Thibaud Guespereau, André Dommanget et Jean-Michel Mailfer pour ces précisions !)

Le PREMIER CONCILE GADZ’ARTS

Par Roger TAUPIN, Major d’entrée de la Promo Paris 143/146 

concile-4

En juin 2016, nous avons fêté le 70e anniversaire du premier Concile Gadz’Arts. L’idée de ce concile s’est fait jour dans les premiers mois de l’année 1945.

Nous étions alors en guerre et, malgré la libération de la France en 1944, divers courants de pensée et d’action traversaient l’Eglise de France, opposant « frileux » et partisans de « l’ouverture au monde ».

Parmi ces derniers, la plupart étaient issus de l’action catholique spécialisée (JOC, JAC, JEC, etc.) et ces derniers, au cours de l’occupation, avaient participé, avec leur enthousiasme, à la Résistance où ils côtoyaient « ceux qui croyaient au Ciel et ceux qui n’y croyaient pas » dans une action fraternelle. De ce vécu et de cette expérience, ils avaient retenu l’essentiel, à savoir : assurer et créer des « liaisons et des passerelles ».

Sous l’impulsion du Père de Roux, polytechnicien et jésuite, aumônier général de l’USIC (Union Sociale des Ingénieurs Catholiques) mais aussi aumônier des groupes « cathos » de Polytechnique, de Centrale et des Arts et Métiers de Paris, une réflexion sur ces liaisons à vu le jour au sein du groupe catholique du Tabagn’s de Paris. Celui-ci m’a demandé de prendre en charge ce dossier qui comportait deux axes de prospection et d’engagement.

L’un d’eux, que nous évoquerons rapidement pour mémoire, concernait la fondation et l’animation de l’ACGE (Action Catholique des Grandes Ecoles), assurant la liaison, les contacts et les actions communes à entreprendre et à développer dans les groupes catholiques des écoles Polytechnique, Centrale et Arts et Métiers.

concile-5L’autre concernait plus particulièrement les six Ecoles Arts et Métiers. Il s’est avéré que, pour enclencher une dynamique de « liaison », il était nécessaire, non seulement de procéder à des échanges épistolaires avec les « groupes cathos », mais aussi à des visites dans les différentes Ecoles (Angers, Châlons-sur-Marne, Cluny, Lille; Aix-en-Provence, trop éloignée, n’a pas été visitée). Partout, tant parmi les élèves que parmi les aumôniers, l’accueil a été enthousiaste car correspondant à un désir profond de créer des liens et de partager des engagements et des expériences.

Quant à la partie matérielle d’organisation, nos « Anciens » nous ont particulièrement aidé à la concile-2mettre sur pied; que ce soit P. Pillot, secrétaire de « l’Asso. », P. Blazy, Lonchampt, R. Vatier, le Père T. Suavet, o.p. d’Economie et Humanisme et, surtout, le Chanoine Cheviron, Archiprêtre de la cathédrale d’Autun, qui nous a ouvert toutes grandes les portes de l’évêché et a assuré l’accueil, le clos et le couvert.

Fin juin 1946, nous nous sommes donc retrouvés à Autun à plus d’une vingtaine, un ou deux Elèves par promotion ainsi que les aumôniers, pour une session de trois jours. Ce fut une immense joie pour chacun de se rencontrer, de se connaître, d’écouter chacun parler de ses engagements et de ceux de ses camarades, de ses souhaits pour témoigner tant pour le présent que pour le futur.

Une dynamique avait pris naissance: Å“uvrer ensemble et poursuivre ces rencontres avec la mise en place d’une coordination pour le futur.

C’est avec émotion que je me rappelle certains témoignages portés par des camarades concernant leur vie de Foi dans les divers Tabagn’s de province, puisqu’ils étaient internes alors que les parisiens étaient externes.

Et c’est avec une émotion non dissimulée que je revis, comme si cela était hier, notre dernière concile-1réunion avant la dispersion. Elle s’est tenue dans les ruines du théâtre romain d’Autun où ont été proclamés les décrets de notre 1er Concile Gadz’Arts et, comme il était d’usage dans la plupart des conciles de l’Eglise, jeté des anathèmes. Heureusement que, depuis 1946, le Concile Å“cuménique de Vatican II a totalement renversé la vapeur, constituant un tournant majeur qui s’exprime par cette formule très positive: « Nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon connue de Dieu, la possibilité d’être associé au mystère pascal ».

La mission que j’avais acceptée était terminée. A d’autres de prendre la relève. Le « Rebelle » aux structures sclérosées et ghettoïsantes, que j’étais et que je suis encore, malgré mon âge, a trouvé de nouvelles missions en entrant immédiatement, après la fin du Concile, dans la vie professionnelle avec des engagements syndicaux, politiques et sociaux en liaison, en particulier, avec les prêtres-ouvriers de la Mission de Paris, de France et les Missions ouvrières jésuites et dominicaines.

concile-3Dans un premier temps, les Conciles Gadz’Arts ont perduré, un peu sombré, mais se sont « revitalisés ». A d’autres acteurs et participants d’écrire la suite de cette histoire, de cet élan car la vie et la présence au monde et dans le monde continuent et continueront.

+ Notre camarade Roger Taupin à qui nous devons ces quelques lignes est décédé en Mars 2013