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En famille, en mission FIDESCO – Le témoignage d’Alexandre Nicolet (Cl 211)

Alexandre et Maïlys NICOLET sont en mission depuis août 2016 à Cagayan de Oro (Philippines), où ils travaillent au service de jeunes sourds et muets et de jeunes prisonniers, au sein d’un programme de réinsertion professionnelle porté par l’association LP4Y pour ces jeunes exclus.

Qui es-tu ?

Arkabas 25 Cl211 dit Alexandre Nicolet. Je suis marié depuis 1 ans et demi. J’ai bossé 2 ans avant de partir dans un cabinet d’audit financier.

La Mission : Qu’est-ce que cela signifie pour vous ? Et pour l’Eglise ?

Pour ma femme et moi, la mission, c’est de se mettre au service des plus démunis, des plus pauvres. C’est une vrai démarche de foi car l’Amour qui nous pousse à la mission vient de Dieu. C’est aussi une réponse a l’appel de l’Eglise de se mettre au service.

L’Appel à tout quitter et partir : de quand date-t-il ? Comment est-il né ? Comment a-t-il mûri ? Comment a-t-il été accompagné par FIDESCO ? Que faisiez-vous avant ?

Le désir de partir en mission humanitaire date de plus de 4 ans, lorsque nous nous sommes fiancés. Nous voulions que notre premier projet de couple soit une mission de service. Notre projet est devenu de plus en plus clair avec le temps et avec l’accompagnement de FIDESCO. Nous avons tous les deux travaillé durant deux ans avant, moi chez PwC et ma femme en tant que journaliste.

Votre mission : quelles responsabilités confiées ? Votre partenaire local ?

Contrairement à la plupart des missions Fidesco, notre partenaire local n’est pas un membre de l’Eglise locale mais une association appelée LP4Y :

La mission initiale était d’être coach de 2 programmes d’aide à la réinsertion de jeunes. Le premier programme, géré par Mailys, accueillait des sourds et muets, le deuxième, dont j’avais la charge, était au service des jeunes en prison. Pour des raisons de sécurité dans notre lieu de mission (Iligan, Mindanao, Philippines) l’ambassade a demandé à tous les ressortissants français de quitter la zone. Nous avons donc dû quitter notre mission pour nous installer 90 km plus loin, à Cagayan de Org. Notre nouvelle mission est de monter le même type de centre pour venir en aide aux jeunes des bidonvilles.

l’inculturation ? Qu’est-ce que c’est ? Comment ça se vit ? Une anecdote ?

L’inculturation, c’est accepter d’oublier nos avis et préjugés pour créer une nouvelle manière de découvrir les autres. Cela se vit tous les jours en mission, dès le 1er jour. Ce n’est pas facile à vivre tous le temps mais on en ressort grandi. L’exemple le plus criant, en Asie je pense, c’est l’incapacité des gens à dire non. On peut donc ce retrouver à attendre quelqu’un pendant des heures juste parce qu’il n’a pas osé nous dire qu’il ne venait pas.

Gadzarts et missionnaire : un beau programme !?

Un magnifique programme, tout d’abord car la fraternité expérimentée dans les centres A&M est quelque chose qui peut se vivre tous les jours dans la mission, solidarité avec les plus démunis, solidarité avec les autres volontaires face aux difficultés. Ensuite, c’est un beau programme dans une carrière, car il permet de montrer que l’on met l’humain avant tout dans notre vie. Et c’est quelque chose qui est vraiment recherché dans le monde pro d’aujourd’hui.

Quels conseils donneriez-vous aux PGs pour qu’ils soient des gadzarts en mission chez eux en France, dans leur centres A&M respectifs, dans leurs aumôneries ?

Je pense que nous avons tous une mission à l’endroit où l’on se trouve, on a tous un rôle à jouer. Pour jouer se rôle, il faut juste avoir le courage de se dire que je vois ma vie, pas seulement dans mon propre intérêt mais surtout dans l’intérêt des autres. Il faut vraiment accepter de donner pour recevoir et plus on donnera, plus on recevra. Même pour les plus ambitieux d’entre nous, il y a un vrai rôle à jouer. Réussir pour soi même n’a pas grand intérêt mais réussir pour aider à faire grandir les autres, c’est là la richesse de l’ambition.

Qu’est-ce qui dans vos souvenirs d’école a pu éventuellement nourrir votre projet de départ ?

Ce qui me nourrit le plus n’est pas forcément mes souvenirs d’école mais surtout mais amis Gadz qui me soutiennent tous les jours dans la mission.

Que diriez-vous aux gadzarts restés en France qui réfléchissent à un projet de départ ? (jeunes et moins jeunes !)

Tout le monde est capable de partir en mission pendant 2 ans, n’ayez pas peur. L’homme s’adapte beaucoup plus facilement que ce que l’on croit. La partie la plus difficile est le « oui » du départ. Mais il faut oser, car c’est merveilleux ce que l’on peut vivre ensuite !

Et après ? Le retour en France ? Y avez-vous pensé ?

Bien sûr qu’on y pense, mais c’est difficile de se projeter car on ne sait pas dans quel état d’esprit on sera dans 2 ans. Mais on a peu d’inquiétude car ce genre d’expérience se revend très bien auprès des recruteurs. Et les échos des anciens volontaires sont très bons quand au retour de mission.

Un mot pour conclure

N’ayons pas peur d’oser, rendons les autres heureux et nous connaîtrons la joie. La mission n’est pas facile tous les jours mais les joies sont immenses! C’est aussi un grand travail sur nos faiblesses, notamment notre orgueil qui prend un sacré coup. Mais tous les jours, on relit la phrase d’Ignace de Loyola: « Agis comme si tout dépendait de toi, en sachant qu’en réalité tout dépend de Dieu »

Merci !